jeudi 8 novembre 2007

Afghanistan : la grande godille

Tout ceci aura été mis en valeur par les éditorialistes lorsque vous lirez ces lignes, mais je ne résiste pas à l’envie de mettre personnellement en parallèle quatre propos de Nicolas Sarkozy, émis en un délai de six mois.

6 mai 2007, " A vous de juger ", France 2

"Il était certainement utile qu'on les envoie dans la mesure où il y avait un combat contre le terrorisme, mais la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive… Il y a eu un moment donné pour aider le gouvernement de M. Karzaï, où il fallait faire un certain nombre de choix, et d'ailleurs le président de la République a pris la décision de rapatrier nos forces spéciales et un certain nombre d'éléments. C'est une politique que je poursuivrai."

5 juin 2007, interview au New York Times

"Nous d’avons pas mission de rester la-bas indéfiniment, mais partir maintenant montrerait un manque d’unité avec nos alliés."

27 août 2007, discours aux Ambassadeurs

" Face à des crises internationales telles que celle de l'Irak, il est aujourd'hui établi que le recours unilatéral à la force conduit à l'échec ; mais les institutions multilatérales, qu'elles soient universelles, comme l'ONU, ou régionales, comme l'OTAN, peinent à convaincre de leur efficacité, du Darfour à l'Afghanistan. "

et curieusement, dans le même discours :

" Notre devoir, celui de l'Alliance atlantique, est aussi d'accentuer nos efforts en Afghanistan... Mais nos actions en Afghanistan seraient vaines si, de l'autre côté de la frontière, le Pakistan demeurait le refuge des Talibans et d'Al Qaeda, avant d'en devenir, peut-être, la victime. Je suis convaincu qu'une politique plus déterminée de la part de toutes les autorités pakistanaises est possible et qu'elle est dans leur intérêt à long terme. Nous sommes naturellement prêts à les y aider. "

…Ce qui semble laisser entendre que l’on pourrait intervenir, non seulement en Afghanistan, mais aussi au Pakistan.

Enfin, le 7 novembre, devant le Congrès américain :

"Je vous le dis solennellement aujourd'hui : la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu'il le faudra, car ce qui est en cause dans ce pays, c'est l'avenir de nos valeurs et celui de l'Alliance atlantique."

Notons bien désormais que l’avenir de l’OTAN se joue entre Hérat, Kandahar et Kaboul…

Comprendra qui pourra. Ou faut-il comprendre que Nicolas Sarkozy tient à chacun, de l’électeur français au Congressman américain, le discours que celui-ci veut entendre ?

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