dimanche 2 septembre 2007

la flamme et le papillon

Décidement, son envie de donner aux riches est irrésistible. Après tous les cadeaux fiscaux que l'on connaît, nous venons de le voir une fois de plus avec l'affaire de la prise en charge des frais de scolarité des enfants français à l'étranger.

Durant sa campagne, il promet de rendre la scolarité gratuite pour tous les enfants des classes terminales. Après l'élection, ses collaborateurs et ses ministres lui expliquent que c'est une idée absurde qui va dresser les familles françaises les unes contre les autres. Comment accepter que tel ou tel Français exilé fiscal obtienne pour ses enfants en âge d'accéder à un lycée français de l'étranger une scolarité gratuite, alors que d'autres familles font de réels sacrifices pour des enfants à l'école primaire ou au collège, sans bénéficier, ou trop peu, d'un système de bourses calculé au plus juste?

Ce raisonnement de bon sens ne l'ébranle pas. Il s'obstine. Et nous apprenons finalement de la bouche de son ministre des affaires étrangères que dès la rentrée 2007, tous les enfants en classe terminale de nos lycées à l'étranger verront leurs frais de scolarité remboursés par l'Etat.

Quelle séduction exercent donc sur lui les gens à l'abri du besoin? que cherche-t-il à obtenir en leur offrant en toutes occasions les solutions les plus propres à les satisfaire? qu'espère-t-il du roi déchu d'une très grande entreprise française, aujourd'hui installé aux Etats-Unis sur une montagne de millions d'euros touchés en indemnités de départ, et qui se verra ainsi offrir par les contribuables français quelques milliers d'euros par an pour ses enfants scolarisés?

Nicolas Sarkozy avoue, paraît-il, sa fascination pour "les entrepreneurs qui ont réussi à la force du poignet". Mais alors pourquoi ses meilleurs amis sont-ils des gens qui se sont tout juste donné la peine d'hériter, tels les Martin Bouygues et Arnaud Lagardère? sa boulimie de pouvoir et d'action n'est-elle qu'une autre façon de courir après tous les frissons de bonheur que l'on espère de la richesse? Comme le papillon de nuit, ne va-t-il pas se brûler les ailes à force de tourner ainsi autour de cette flamme?

Pardon, nous ne sommes pas là pour faire de la psychanalyse mais de la politique. Et pour revenir à nos enfants scolarisés à l'étranger, nous disons au Président de la République qu'il vient de faire le plus mauvais choix possible. Un choix diviseur pour nos communautés françaises. Un choix humiliant pour les familles dans le besoin. Et même un choix humiliant pour celles qui voient jeter à leurs pieds un os, rien qu'un os, alors qu'elles n'avaient rien demandé.

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